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Le montant de l'amende représente plus de 4% du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise en 2021.

Didi, le "Uber chinois", écope d'une amende de 1,2 milliard d'euros pour avoir analysé les données des passagers à leur insu. Le leader du marché des réservations de voitures sur le marché chinois subit également la prise de contrôle du secteur technologique par la Chine qui a commencé il y a près de deux ans. 

L'Administration chinoise du cyberespace (CAC) explique dans son communiqué que le "preuve irréfutable" affirme que Didi a violé à plusieurs reprises la loi chinoise, en particulier dans les domaines de la sécurité Internet et de la protection des données personnelles. Le montant de l'amende, fixé à 8,03 milliards de yuans (près de 1,2 milliard d'euros), représente plus de 4 % du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise en 2021. Par exemple, dans son communiqué, le régulateur reproche à Didi de stocker illégalement les informations personnelles de plus de 57 millions de pilotes dans un format insuffisamment sécurisé.

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Le téléchargement de l'application VTC était également interdit.

La société VTC est également condamnée pour avoir analysé les données des passagers à leur insu, notamment des photos présentes sur leurs téléphones portables. Bien que les autorités réglementaires aient ordonné des changements aux pratiques de Didi, il n'y a pas eu d'amélioration globale et significative, ce que la China Cyberspace Administration regrette. Elle affirme que les violations de la loi se sont étendues sur une période de sept ans à partir de juin 2015.

vigilant

Les grandes entreprises du numérique sont sous le feu depuis 2020 des autorités chinoises qui sont extrêmement vigilantes. Les start-ups chinoises sont depuis longtemps encouragées à se financer par le biais d'introductions en bourse aux États-Unis. En 2014, la société de commerce en ligne Alibaba avait levé 25 milliards de dollars à Wall Street, signant la plus grande introduction en bourse de tous les temps. Mais dans un contexte de confrontation croissante avec les États-Unis, notamment sur le plan technologique, la Chine incite désormais ses pépites à se financer sur les bourses nationales (Hong Kong, Shanghai, Shenzhen ou encore Pékin).

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Contrairement à beaucoup de ses compatriotes, Didi avait pourtant organisé une levée de fonds à New York en juin 2021. Un entêtement qui a provoqué le mécontentement de Pékin, qui craignait surtout un transfert de données sensibles vers le sol américain. Par ailleurs, les autorités chinoises ont lancé une enquête administrative contre Didi, en lien avec sa collecte de données personnelles.

Le téléchargement de l'application VTC a également été interdit - une mesure inédite visant un grand groupe technologique. Cependant, les personnes qui l'avaient déjà sur leur smartphone pourraient continuer à l'utiliser. Sous pression, Didi a finalement annoncé en décembre qu'il se retirait de la Bourse de New York après seulement cinq mois de cotation.

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