Print Friendly, PDF & Email

Dans la politique d'accessibilité, l'accent est trop unilatéral sur la suppression des goulots d'étranglement du trafic et l'investissement dans des projets de nouvelle infrastructure. D'autres solutions, telles que l'étalement du trafic en journée, les alternatives numériques ou la politique d'urbanisation intelligente, devraient peser plus lourd dans les choix pour améliorer l'accessibilité. Le Cabinet et la Chambre peuvent ainsi réagir plus activement aux tendances sociales et aux évolutions technologiques qui rendent possibles d’autres solutions. C'est la conclusion du Conseil du cadre de vie et des infrastructures (Rli) dans son avis «Vers une politique d'accessibilité intégrée» élaboré à la demande de la Chambre basse. Le député Rutger Schonis (D66) a reçu l'avis le 10 février 2021 au nom de la Chambre basse.

Le potentiel des autres solutions d'accessibilité est sous-utilisé
Les solutions non infrastructurelles pour améliorer l'accessibilité, telles que le travail à domicile ou la répartition du trafic tout au long de la journée, font partie de la politique d'accessibilité depuis un certain temps. Mais il s'agit souvent de programmes temporaires et de pilotes. Certaines solutions non infrastructurelles sont d'ailleurs si sensibles politiquement ou socialement qu'elles ne sont même pas incluses dans les considérations. En conséquence, la politique gouvernementale se concentre encore trop souvent sur la construction de nouvelles infrastructures ou sur l'expansion des infrastructures existantes. De Rli plaide pour que toutes les alternatives politiques soient pleinement et de manière coordonnée prises en compte lors des choix politiques.

Cela s'applique, par exemple, à l'accessibilité numérique comme alternative aux déplacements physiques. En raison des mesures corona, le travail en ligne à domicile et les réunions vidéo, ainsi que, par exemple, assister à des concerts ou à des performances via des flux en direct, deviennent rapidement monnaie courante. Des leçons peuvent être tirées de ces expériences positives, mais aussi négatives, qui, selon le Rli, devraient se voir accorder une place accélérée dans la politique d'accessibilité au cours de la période à venir du Cabinet.

Une grande prospérité comme référence pour les évaluations de la politique d'accessibilité
De Rlic demande également que d'autres tâches soient plus explicitement impliquées dans la politique d'accessibilité. Les tâches dans le domaine du climat, de l'environnement, de l'urbanisation, de la sécurité et des tâches sociales ont un impact sur la politique d'accessibilité et vice versa. Accroître notre prospérité au sens large du terme devrait, selon le Conseil, être la référence pour prendre les bonnes décisions tout au long du cycle politique, de l'élaboration de la vision à la mise en œuvre. Les analyses coûts-avantages sociaux devraient être utilisées beaucoup plus tôt et de manière plus cohérente dans les processus décisionnels. L'analyse de la capacité à long terme requise des routes, des voies navigables, des voies ferrées et des transports publics, qui doit être publiée en milieu d'année, doit rendre justice à tous les aspects pertinents du point de vue de la prospérité générale. De plus, il faut éviter que cette analyse, comme ce fut le cas dans le passé, ne devienne simplement une liste prioritaire pour les solutions d'infrastructure.

Rôle clé de la Chambre des représentants
La Chambre des représentants a un rôle important à jouer pour garantir que toutes les alternatives politiques soient pleinement incluses dans la politique d'accessibilité. À la Chambre des représentants, cependant, l'accent dans le débat et la prise de décision est souvent encore mis sur des projets individuels. En tant que vérificateur du gouvernement, la Chambre devrait veiller à ce que les cadres d'évaluation et les instruments de décision utilisés soient adéquatement conçus pour effectuer des évaluations intégrées. Et la Chambre devrait évaluer la politique du cabinet avec plus d'insistance sur les liens avec d'autres politiques pertinentes (urbanisation, numérisation) et sur la coopération entre les départements et les niveaux de gouvernement.

Lire aussi  Espionnage et commerce : la frontière ténue entre la Chine et l’Europe

Lire aussi: Investissements nécessaires dans les transports publics