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Une mystérieuse enquête révèle qu'un taxi parisien sur trois n'accepte pas les cartes de crédit.

Le ministre français de la Mobilité, Clément Beaune, a prévenu sur le réseau social X qu'un taxi parisien sur trois refusait le paiement par carte bancaire. Certainement pertinent en vue des Jeux Olympiques qui se tiendront en France dans environ 200 jours. Le ministre a annoncé que les contrôles et les sanctions seront renforcés. Lors d'une enquête menée dans d'autres pays de l'UE, il s'est avéré que le secteur des taxis y rencontre également des problèmes en matière d'acceptation des cartes de crédit.  

Selon la plateforme numérique Magazine Transport de passagers Le ministre Beaune a tiré ses informations d'une statistique surprenante. Après un test mystère réalisé le 31 décembre, des chercheurs ont constaté qu'« un taxi parisien sur trois » refusait le paiement par carte bancaire. « J'ai déjà dit à l'industrie du taxi : c'est illégal et inacceptable. Nous renforcerons les contrôles et les sanctions. Que cela soit clair pour tout le monde, surtout à quelques mois des Jeux. » Des millions de visiteurs sont attendus pour les Jeux rien que dans la capitale française Paris. Les gouvernements nationaux et locaux ainsi que l'industrie du taxi espèrent que les taxis joueront un rôle important pendant les Jeux. Bien avant le début des Jeux, le gouvernement parisien augmente le nombre de véhicules accessibles aux fauteuils roulants.   

Selon Beaune, un taxi parisien sur trois refuse le paiement par carte bancaire, alors qu'il est légalement obligé de l'accepter depuis huit ans. Le 1er janvier, une équipe de TF1 TV a vérifié les mystérieuses « statistiques » du ministre. Dans l'une des gares les plus fréquentées de Paris, la Gare du Nord, ils ont découvert que le premier taxi n'acceptait pas les cartes de crédit : « Le terminal ne fonctionne pas », a déclaré le chauffeur. Mais le deuxième conducteur a accepté les cartes de crédit, mais comprend ses collègues qui n'acceptent pas les cartes de crédit. "Le terminal bancaire nous coûte 35 euros par mois et les frais sont de 0,13%", explique-t-il. 

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(Le texte continue sous la photo)

Les préparatifs des Jeux Olympiques en France, qui se déroulent sur environ 200 jours, présentent une série de défis logistiques et opérationnels. L'une des questions qui a récemment retenu l'attention est celle du secteur des taxis, en particulier l'acceptation des cartes de crédit par les chauffeurs de taxi.

Hélène Manceron, rédactrice en chef de 100%Taxis, le premier magazine français de taxis, qualifie les affirmations du ministre de la Mobilité de « sans fondement ». « Certains taxis essaient encore d'éviter d'accepter les cartes, mais il s'agit d'une très petite minorité. Les temps ont changé depuis la loi Grandguillaume de 2016 qui a restructuré le secteur des taxis. Pendant sept ans, ils risquent une amende lors d'un contrôle si leur terminal de paiement manque ou même s'ils en possèdent un qui ne fonctionne pas.» Elle considère qu'il s'agit d'un cas typique de « taxi bashing », dénigrant le secteur des taxis, dans le seul but d'attirer l'attention politique à la fin de l'année. 

« Les taxis affiliés à des compagnies de taxi comme G7 ou Alpha Taxis acceptent depuis longtemps les cartes de crédit. Les taxis non affiliés disposent généralement de bornes embarquées de type SumUp qui ne facturent pas d'abonnement bancaire et proposent des commissions assez minimes. 

"Alors pourquoi notre Mobilité a-t-elle fait cette déclaration ?", s'interroge Manceron. « À ce stade, je n'ai pas d'autre explication que de propager un vieux préjugé sur le secteur des taxis. Les mystérieuses recherches qu'il prétend avoir menées sont tout aussi douteuses que les résultats qu'il annonce, car il ne cite pas de source. C’est un peu frivole de la part d’un représentant de l’État qui pointe du doigt le secteur des taxis.»  

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Pour Nordine Dahmane, président du syndicat CFTC Taxis, renforcer les contrôles et porter l'amende à un niveau bien supérieur aux 68 euros actuels n'est pas une solution. « Nous n’allons pas résoudre le problème par la répression. La plupart des taxis acceptent volontiers les paiements par carte et un jour nous pourrons le faire à 100% », assure-t-il. Il ajoute également que les taxis qui acceptent les cartes peuvent mieux concurrencer Uber & Co. 

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